Grâce aux logiciels libres, de nombreuses collectivités se sont ouvertes à la publication dynamique d'informations sur leur site Internet, via des outils
de gestion de contenu simples et innovants comme Spip, Mambo ou encore Typo3. Le logiciel libre, c'est aussi la principale alternative aux logiciels dits « propriétaires ». Avec la dernière version de la suite bureautique OpenOffice.org, les directeurs informatiques peuvent équiper la collectivité de logiciels dernier cri... pour un coût zéro !
Tout d'abord, il convient de ne pas se tromper de terminologie. Comme le rappelle Wikipédia « un logiciel libre est un logiciel qui peut être utilisé, étudié et modifié sans restriction. Il peut aussi être redistribué sans restriction, si ce n'est éventuellement la préservation de son caractère libre (...) Il ne faut pas confondre les logiciels libres avec les freewares qui ne sont que gratuits, ni avec les sharewares qui ne sont que partageables, ni avec des logiciels tombés dans le domaine public. »
Le site april.org donne une explication beaucoup plus imagée : « Imaginons que vous vous trouvez dans un restaurant et que vous mangez un excellent plat. Peut-être aurez-vous l'envie de pouvoir le cuisiner chez vous pour vos amis ? C'est impossible si vous n'avez pas la recette du plat. Vous pouvez toujours le manger dans le restaurant, mais même si vous connaissez le goût, vous ne savez comment le reproduire. La liberté d'échanger des recettes de cuisine est essentielle pour les cuisiniers comme pour les simples gourmets. En informatique, il en va de même pour un logiciel. Le code source est la recette, le binaire est le plat déjà cuisiné. La plupart des logiciels dits logiciels propriétaires sont distribués sans leur code source et il est interdit d'essayer de comprendre leur fonctionnement, de les partager avec vos amis ou d'essayer de les modifier pour les adapter à vos besoins. »1
Liberté d'utilisation, d'étude, d'adaptation à des besoins spécifiques, de modification du programme pour l'améliorer, de redistribution des copies... et surtout liberté d'avoir un parc informatique toujours à jour, sans que cela coûte le moindre centime aux administrés !
Même les plus sceptiques des directeurs informatiques admettent aujourd'hui que les logiciels libres représentent une alternative sûre et fiable aux logiciels propriétaires monopolistiques. Il faut savoir que pour une moyenne ou grande collectivité, le renouvellement des licences logicielles peut représenter des sommes exorbitantes. C'est pourquoi certains services administratifs - dont les besoins informatiques ne sont pas jugés comme prioritaires - sont encore équipés en Word 6.0 lorsque d'autres tournent déjà sous les versions 2000 et 2003. Une version antérieure ne pouvant pas lire une version plus récente, les utilisateurs d'outils dernier cri ne peuvent même pas en exploiter toutes les fonctionnalités s'ils veulent rester « compatibles » lors d'échanges entre services ! Ubuesque.
Voilà pourquoi la suite bureautique « libre » OpenOffice.org remplace progressivement l'outil de Bill Gates, autrefois systématiquement acheté par les collectivités. Nous reviendrons plus en détails dans un prochain article sur cet « ovni OOo2 » qui propose les clones de Word, Excel, Powerpoint et Accès... gratuitement !
1 Nous conseillons aux néophytes de lire dans son intégralité cet excellent dossier, qui nous a été signalé par Aurélie Tasson sur son blog. De l'histoire du logiciel libre à son intérêt pratique, tout y est très simplement expliqué !
2 OOo est le sigle de « OpenOffice.org »
Une lecture "essentielle" pour compléter cette série d'articles : le livre de Jean-François Ferraille, paru aux éditions Territorial, "Logiciels libres et collectivités locales". Sans oublier les aspects stratégiques, l'auteur propose une méthodologie efficace pour moderniser l'informatique des administrations locales et dresse un panorama des solutions libres. Nous y reviendrons plus en détail.