Design-links croise les genres et crée la rencontre : grand public, entreprises et institutionnels sont invités à réagir aux billets d'exposants, experts et nombreux contributeurs, qui s'expriment sur leur vision du design dans la société et leurs propositions sur le design en entreprise. Billets, photos et vidéos sont la vitrine de la Biennale, pour mieux comprendre ce que le design peut changer dans nos vies.

On aime d'abord le design très réussi de ce blog (ce qui était primordial pour un support consacré au sujet), mais aussi la catégorisation pertinente des articles, le contenu riche, la diversité des auteurs et la bonne approche "multimédia" du support avec alternance de dessins, photos, vidéos, etc. Un seul regret : que le blog n'ait pas été ouvert avant le 20 novembre - deux jours avant l'événement.

Très attendu, le lancement du blog avait été annoncé par un buzz largement relayé par les internautes, avec un pack à télécharger comprenant une série de bandeaux à afficher sur son blog. C'est à notre connaissance, la première fois qu'une collectivité "ose" une telle approche Web 2.0. Résultat : Saint-Etienne fait mouche !

Souhaitons maintenant que le support "vive" au-delà de la Biennale, qui fermera ses portes dimanche soir, pour entretenir ces nouveaux liens tissés. Par exemple jusqu'en 2013, date à laquelle la ville de Saint-Etienne s'est portée candidate pour être capitale européenne de la culture ?

Et pour clôturer l'événement, nous publierons mardi un billet écrit par ceux qui y ont assisté et participé.

Saint-Etienne mise sur le design

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Le Conseil général d’Eure-et-Loir vient de lancer un blog "pour dessiner l’avenir du département" et permet-
tre aux euréliens de "contri-
buer à la deuxième étape d'un Livre Blanc ayant pour objectif de définir les axes de développement du département sur quinze ans. Une initiative que nous ne pouvons qu’applaudir. Bienvenue à Des idées pour l’Eure-et-Loir.

C'est Albéric de Montgolfier, Président du Conseil général d’Eure-et-Loir, qui accueille l’internaute sur le blog du département. Il en explique brièvement la raison d’être : donner la possibilité à ses administrés de contribuer à la deuxième étape du Livre Blanc pour l’Eure-et-Loir, adopté il y a trois ans et de nouveau soumis au débat, afin de l’actualiser. « Ma volonté est que chacun puisse donner son avis. Sur les avancées réalisées. Sur les besoins restés sans réponse satisfaisante. Sur les nouvelles pistes à explorer pour dessiner l’avenir de notre département », explique le Président du Conseil.

par Georges Blaszczyk

Diplômé de l'IEP Strasbourg, Georges Blaszczyk est entré à la mairie de Pfastatt (Haut-Rhin) en 1979. « Dans mon esprit, c'était pour quelques mois. J'y suis encore. DGS depuis 1984. J'ai l'impression que c'était hier », confie-t-il. Après que Pfastatt ait reçu
le premier prix du blog citoyen dans la catégorie collectivités, le Directeur Général des Services - porteur du projet - revient sur l'aventure passionnée et passionnante de ces blogs.

La commune de Pfastatt a connu un sinistre économique de très grande ampleur au début des années 2000. L'usine Texunion, qui y était implantée, employait du temps de sa splendeur plus de 1 600 personnes. A partir de 1990, l'entreprise connaît des années noires.
Réorganisation, plans sociaux, résistances... le schéma est classique, tout comme son dénouement : le rideau tombe définitivement en décembre 2000. Les conséquences sociales, économiques et financières sont terribles, même si ces événements ne font pas la Une de la presse nationale.
Un investisseur s'intéresse au site qui représente 10 % de la surface bâtie de la commune. Après négociation, il est décidé de diviser le site en deux entités distinctes. 20 ha sont réservés à l'habitation, 13 ha aux activités tertiaires et commerciales. Le challenge à relever est d'importance car le Domaine de la Cotonnade est susceptible d'accueillir dans les huit ans à venir plus de 800 ménages, soit un accroissement potentiel de la population de près de 30 %.

La communication autour de ces événements est délicate. Dans un premier temps il a fallu accompagner le déclin et la mort de l'entreprise. Dorénavant, il faut la redéployer dans deux directions : les habitants de Pfastatt, pour leur rendre la fierté d'appartenir à une communauté qui fonctionne, et les personnes extérieures (investisseurs potentiels et futurs habitants), pour leur donner une image positive de la ville.

L'Escal': un espace socio-culturel, comprenant la bibliothèque-médiathèque, la ludothèque, le centre médico-social, un relais parents assistantes maternelles, le poste de police municipale.

Le blog : idée innovante

L'idée innovante est d'utiliser pour notre communication la technique du blog dont on parle beaucoup, mais que les collectivités ne se sont pas encore appropriée. Les avantages par rapport à un site internet classique sont pourtant nombreux. L'originalité de cet outil, la simplicité de sa mise en oeuvre, son caractère participatif, la possibilité d'y adopter un ton non conformiste, d'y aborder des sujets très divers, nous ont incité il y a deux ans à nous lancer dans ce qui était alors une expérimentation.

L'image d'une commune touchée par un sinistre économique est négative : commune en difficulté financière, qui à très court terme devra réviser son budget à la baisse, crainte d'une augmentation considérable des impôts locaux... Le manque à gagner résultant de la disparition de Texunion étant presque équivalent à la totalité de la taxe d'habitation encaissée en une année !

Pour combattre cette fatalité et inverser cette image, il est décidé de s'appuyer sur ce qui fonctionne bien, c'est-à-dire la vie associative, sportive et culturelle. En effet, il y a à Pfastatt plus de 40 associations, fédérées par l'Office Municipal des Sports, Arts et Loisirs (OMSAL). Leur dynamisme et leur rayonnement sont très importants.

La démarche mise en oeuvre

En mai 2004, alors que se termine la phase de démolition des bâtiments de l'entreprise Texunion, la société de Gymnastique Espérance, club phare de la gymnastique rythmique française, organise des Championnats de France dans cette discipline.
Et ces championnats ne seront pas sans lendemain : ils seront immédiatement suivis par une finale de la Coupe de France de Volley et de la 8ème édition du Festival de Théâtre Môm'en scène qui regroupe chaque année une vingtaine de troupes théâtrales de jeunes. C'est l'occasion de mettre en valeur la vie culturelle, sportive et associative.

Pourquoi un blog ?

En tant que DGS d'une commune de plus de 8 000 habitants, j'ai maintes fois été sollicité pour la mise en place d'un site internet traditionnel. Avec une constatation : beaucoup d'entre eux se ressemblent. Ils sont formatés sur le même schéma et nous cherchions inconsciemment une formule qui aurait une plus grande « valeur ajoutée ». Début 2004 nous avons découvert les blogs et été conquis par la facilité de leur mise en oeuvre. Nous avons donc opté pour la technique du blog, plutôt que pour celle du site traditionnel.

A ce jour, « A l'affiche à Pfastatt » comprend 1 430 notes, soit en moyenne près de deux par jour. Elles sont accessibles par 60 entrées différentes par catégories, par les archives, par une recherche à partir d'une barre de recherches. « Un jour... » comprend 461 notes, 39 entrées différentes par catégories. 

De nombreuses photos sont mises en ligne, soit pour illustrer les articles, soit dans des albums photos, 19 à ce jour, consacrés à certains thèmes ou évènements. Nous portons un effort tout particulier sur la qualité des photos qui font partie intégrante de la prestation proposée. Nous sommes en train d'expérimenter la vidéo. Une dizaine sont en ligne, qui connaissent un grand succès. L'une d'entre elles a été visionnée plus de 1 300 fois en huit mois.
Toute l'actualité est passée au crible.
Les lecteurs ont la possibilité de s'abonner à un avis de mise à jour. Ils peuvent aussi laisser des commentaires (565 à ce jour).

Maintenant, nous avons dépassé le stade de l'expérimentation. L'aventure continue et plus personne ne pense à réaliser un site internet classique.

Extrait d'un texte disponible dans son intégralité dans le livre "Le blog territorial, nouvel enjeu de la communication locale"

Voir site des éditions Territorial

 
A noter : Le jury du prix Territoria 2006 a désigné la ville de Pfastatt lauréate de la catégorie Communication pour  son action "participative et motivante par les blogs".  

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par Franck Confino et Delphine Gay

C’est notre « coup de cœur blog » et pas seulement le nôtre : en moins d’un an, la plateforme collaborative GreBlog | MonGrenoble a réussi à se tailler la part du lion dans le paysage médiatique grenoblois. Entretien avec son blogmaster, Chrystophe Oleon, 36 ans, qui a récemment reçu le Premier Prix du blog citoyen.

Blog-territorial (B-T) : Pourquoi avoir lancé ce projet ambitieux sur la région de Grenoble ?

Chrystophe Oleon (C.O.) : Je suis tombé dans la marmite de l’Internet fin 1995. Successivement intégrateur web, webdesigner, responsable artistique web média puis formateur en écoles multimédias dans le domaine des technologies web d’animation, j’ai commencé à m’investir dans le blogging fin 2003. Après quelques maintenances de blogs rudimentaires, j’ai été rapidement séduit par le phénomène du vidéoblogging et décidais de lancer en 2004 l’un des premiers vidéoblogs au monde entièrement conçu en technologie Flash.

Fin 2005, je fus surpris de constater qu’aucun blog local citoyen n’existait à Grenoble. Seul un projet collaboratif tenu par des étudiants en école de journalisme (grelibre.info) tentait de relayer quelques informations locales sans forcément attendre un retour de conversation. Après quelques semaines de réflexion, tout en maintenant en parallèle un blog dédié à une télévision locale (TéléGrenoble), je décidais de monter GreBlog | MonGrenoble avec un seul objectif : le plaisir de m’intéresser à la vie locale de Grenoble. J’étais loin d’imaginer le succès de ce blog.

B-T : Vous avez choisi d’en faire une plateforme participative : pourquoi pas un blog beaucoup plus "personnel" ?

C.O. : J’ai rapidement souhaité mettre en place une « plateforme de publication participative citoyenne » ouverte à d’autres rédacteurs. Des citoyens capables de rédiger des billets, ayant des choses à dire sur la cité. Un espace d’échange, d’apport de contenus divers en direction des lecteurs. La seule consigne donnée est « d’amener ou prolonger une discussion ».
Le pluralisme de points de vue émanant d’autres rédacteurs permet en quelque sorte à GreBlog | MonGrenoble de s’affranchir d’une étiquette politique particulière. Je ne demande jamais la couleur politique d’un rédacteur. La multirédaction n’est pas encore bien répandue dans la blogosphère, chacun préférant cultiver son jardin. Le succès de GreBlog | MonGrenoble est étroitement lié à cette synergie entre rédacteurs et blogueurs. J’aime « me nourrir » des commentaires déposés par les lecteurs.

B-T : Vous avez reçu le premier Prix du Blog citoyen : vous attendiez-vous à cette récompense ? Qu’a-t-elle changé pour vous ?

C.O. : L’inscription au concours s’est faite spontanément sans logique particulière. Juste l’envie de participer et de rencontrer d’autres blogueurs. Après dépôt des candidatures, je me suis aperçu des disparités entre blogs locaux. Certains sous-estimant la présentation du contenu, oubliant « d’amener une discussion » ou de démarrer des conversations. D’autres portant peu d’intérêt à la régularité de publication des billets. Une minorité de blogueurs locaux répondaient à ma définition du blogging local citoyen. Ce constat personnel m’invitait à penser que GreBlog | MonGrenoble avait l’opportunité de terminer dans les premières places.

Ce prix obtenu a changé mon regard et mes intentions. Relayé plusieurs fois par les journaux et télévisions locales, GreBlog | MonGrenoble est devenu en quelques semaines « le principal blog local citoyen » de la ville de Grenoble. Je me dois de suivre avec rigueur cette plateforme participative et répondre aux diverses sollicitations. Cette effervescence m’invite à envisager diverses évolutions dans une prochaine version du blog. Je souhaite ouvrir cette plateforme en y associant de nouveaux services web, interviews et contenus multimédias, tout en gardant le moteur anté-chronologique d’un blog.

B-T : Quels types de rapports entretenez-vous avec les institutions territoriales en général et les élus locaux en particulier ? Hypothèse d’école : si la mairie de Grenoble ouvrait son blog municipal, quelle serait votre réaction ?

C.O. : Les acteurs locaux ont mis un moment à cerner mon initiative, s’interrogeant sur la ligne éditoriale du blog, mes attentes et motivations. J’ai eu confirmation de la lecture quotidienne de GreBlog | MonGrenoble par les élus et représentants de tout bord politique, souvent de vive voix. J’accepte toute sollicitation et rencontre avec les acteurs de la vie locale pour satisfaire indirectement leur curiosité et présenter globalement le projet GreBlog | MonGrenoble sans ambiguïté. Pour l’instant, j’entretiens de bonnes relations… de courtoisie.
Si la mairie décidait d’ouvrir un blog municipal, je chercherai certainement à suivre les conversations pour les amener sur GreBlog | MonGrenoble en y associant mon point de vue. Au même titre qu’un billet relevé sur un autre blog susceptible de m’interpeller qui ferait l’objet d’un débat prolongé sur mon blog.

B-T : Quelles sont les spécificités du socle technique de GreBlog ?

C.O. : GreBlog | MonGrenoble utilise le moteur Dotclear, une plateforme gratuite et performante me permettant d’organiser librement mes modules d’information tout en associant du contenu multimédia et autres services web (podcast, interview, vodcast, flux Rss, plugins, widget, extensions diverses).

GreBlog | MonGrenoble est actuellement le seul blog local multirédacteurs en France sur lequel on trouve du contenu texte, audio et vidéo et où il est permis de déposer des commentaires audio et vidéo indexés au même titre que les commentaires textes !

B-T : Concrètement, comment s'organise le travail collaboratif ?

C.O. : Je laisse une totale liberté d’expression aux rédacteurs. En tant qu’administrateur, je régule la publication des billets (un billet par jour en moyenne) tout en vérifiant globalement la teneur des propos sans changer le fond du contenu. J’interviens parfois sur la forme et la présentation des billets avant publication. Je communique en aparté aux rédacteurs une syntaxe de présentation permettant d’homogénéiser la présentation des billets (codes, formats, poids et placement des images…). A terme, d’autres citoyens rédacteurs spécialisés dans un domaine particulier rentreront dans l’équipe. Les publications de commentaires sont ouvertes à tous. Je suis également susceptible de modérer certains commentaires ne rentrant pas dans le cadre de la discussion.

B-T : "Blog citoyen" qu'est-ce que cela veut dire ?

C.O. : Pour ma part, un blog citoyen est une plateforme de publication participative maintenue par un citoyen désirant produire une nouvelle information ou relayer un contenu déjà diffusé, avec une certaine indépendance, tout en y associant un point de vue personnel. Une information fiable et appropriée, amenant une discussion, nécessaire à la démocratie locale.

B-T : Où se trouve alors la frontière avec les blogs militants ?

C.O. : La frontière est mince. Chaque prise de position renforce l’idée d’un blog militant. La multi-rédaction est une manière d’éviter la catégorisation d’un blog local citoyen, en jouant dès le départ la carte de la pluralité des points de vue. La couleur politique de GreBlog | MonGrenoble peut changer en fonction de l’humeur des rédacteurs. La ligne de conduite peut évoluer à tout moment, notamment en période d’échéance électorale ou d’évènements nationaux ayant un lien direct avec les considérations locales.

 

Extrait d'un texte disponible dans son intégralité dans le livre "Le blog territorial, nouvel enjeu de la communication locale"

Voir site des éditions Territorial

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